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il parait qu'il va faire beau, demain.
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il parait qu'il va faire beau, demain.
11 novembre 2009

Wriggles - désolé mémé

Merde. Bordel de merde. Cette fois-ci je n'y comprends plus rien. Qu'est ce qui se passe?
Pourquoi ces insomnies? Pourquoi toutes ses larmes? Pourquoi ces cauchemars sans queue ni tête?

Une répétition, un morceau, déjà chanté il y a 3 ans. Elle était encore là, il y a 3 ans, mais elle ne chantait plus depuis longtemps. Tout le monde est dispersé dans la pièce, je suis face au mur, à la fenêtre. Une photo, puis un souvenir, ou plutôt un flash, que je ne comprends pas sur le moment, et des larmes, brulantes, qui coulent sur mes joues pendant que je me retiens de sangloter. Il faut que ça passe avant la fin du morceaux, il ne faut pas qu'on me voit. On pourrait croire que je ne vais pas bien.
Merde, qu'est ce qui se passe? Les larmes s'en vont aussi vite qu'elles sont venues, et d'ailleurs, personne n'a rien vu. Ouf. Mais pourquoi ces larmes? La photo d'elle? Non, je la vois, chaque semaine, et elle me fait sourire, chaque semaine. Alors ce souvenir? Qu'est ce que c'était déjà?
Je me perds dans mes pensées, essayant de comprendre, tout en continuant à chanter, à participer. "Allez, on refait le Hodie, restez en place, on va voir ce que ça donne" - et merde.
Je vais tenir, il faut que je tienne. J'arrive à chanter, pas fort mais j'y arrive, c'est déjà quelque chose. Et tout d'un coup, les revoilà, plus brulantes que jamais. Merde, merde, merde, il faut que ça s'arrête. Regarde tes chaussures, concentre toi, passe à autre chose... bordel, voilà que mes lèvres tremblent, et que je pleure pour de bon cette fois. Il faut que ça s'arrête, avant que... trop tard. Son regard croise le mien, une millième de seconde, puis m'accroche, presque violemment. Ses yeux me posent des milliards de questions, auxquelles je ne saurais répondre, et je lutte pour enfin détourner la tête, au bout de quelques secondes qui m'ont semblées être une éternité. Respire, ne le regarde pas, chante... La lutte est rude, mais j'y arrive, les larmes passent, avec le reste du morceau et les regards furtifs qu'il me porte.
Putain, il va vouloir m'en parler... mais qu'est ce que j'ai à répondre, alors que même moi je ne sais pas ce qui s'est passé ? Alors je fuis, pendant que tout le monde papote gaiement, comme toujours à la fin des répétitions.
"Cam, reste là" - et merde. La question arrive, je bredouille quelque chose d'incompréhensible, pendant que je me bats contre les sanglots qui reviennent frapper à la porte. Rien, je suis désolée. "Mais camilou! Ne t'excuse, attends, t'es couille ou quoi!" Je lui prouve que je sais encore sourire, et fuis pour de bon, profitant d'un silence lourd en regards. A vendredi, bon week-end.

Aujourd'hui, je me me suis souvenue, de ce qui m'est passé par la tête à ce moment là. Ça s'est passé beaucoup trop rapidement pour que je puisse comprendre sur le coup, mais ça y est, maintenant, je crois savoir. Neufs ans. Ce souvenir trainait dans ma tête depuis 9 ans, sans que je n'y ai repensé une seule fois avant vendredi. C'était une répétition aussi, et des larmes liées à un morceau, aussi. Radicalement opposés, ces morceaux. Il y a 9 ans. Le stabat mater.

Une fois les paroles oubliées, il ne reste que la musique, la véritable musique, celle qui nous touche d'une façon unique, qu'on ne peut pas décrire avec des mots. Mais je vais essayer, parce que comme d'habitude, il faut que ça sorte.

J'avais 11ans, à l'époque. Je chantais à côté d'elle, mais ça n'a rien à voir. Les larmes étaient arrivées parce que j'avais laissé la musique rentrer en moi, et j'avais tout ressenti, d'un seul coup, ce qui n'arrive pas souvent. Voire très rarement, comme dans mon cas. Une électrocution, une décharge de sentiments. Très violents. C'était la 1ere fois que je ressentais la tristesse, pour de vrai. la Tristesse, pas comme état d'esprit, mais comme raison d'être. Tout le morceau n'était que pure tristesse. Calme, presque résigné, il se déroulait comme si la tristesse était une fin en soi, inévitable. Ça m'avait choqué à l'époque, parce que j'étais incapable de comprendre comment cette tristesse pouvait être si profonde et si calme en même temps. Et j'en avais pleuré, de désespoir face à l'incompréhension.
Le hodie, celui de vendredi dernier, est fondamentalement opposé. Chacun le ressent à sa façon, évidemment. Pour moi, ce morceau est l'incarnation de l'espoir. Et, dans ces morceaux, l'espoir est 1000 fois plus violent, plus bourrin, que la tristesse. Il est presque crié à la gueule de celui qui écoute, et carrément hurlé, déchainé, incontrôlable, pour celui qui le chante. Un message d'espoir aussi violent, ça touche, et c'est normal. Moi, ça m'a transpercé le cœur, en une seule fois, dès que je l'ai inconsciemment ressenti.


Deux morceaux, deux époques, des larmes, et une seule raison : l'incompréhension.

Il y a neufs ans, j'avais été incapable de comprendre un désespoir aussi profond.
Il y a une semaine, j'ai été incapable de comprendre comment on pouvait avoir encore de l'espoir.

Ce qui m'a fait du mal, dans les deux cas, ce n'est pas de ne pas ressentir les choses. Ça c'est normal , et même si ça me fait un peu peur, je sais que ça dépendra des jours, des périodes, de ma vie. Non, ce qui me tue, c'est de ne pas être capable de comprendre.

Et il va falloir que ça change, parce que je compte bien survivre à moi-même.

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