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il parait qu'il va faire beau, demain.
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il parait qu'il va faire beau, demain.
24 janvier 2010

Non, non, non, et non.

    Flip total. Pour pas grand chose, hein, très probablement.
  Mon père, ma sœur et moi, ce matin, dans la cuisine.
Bon alors, ça va mieux?
Bah moyen.
Mais t'es allé voir le docteur, non? Il a dit quoi?
Bah, j'ai une infection, mais on sait pas d'où ça sort, j'vais faire deux trois analyses, et puis on verra.
Mais tu te sens comment?
Bah ça dépend des moments, fatigué surtout, et puis des petits moments de fièvres de temps en temps. Pas beaucoup hein, mais bon.
Et ça a commencé quand?
Bah, j'me suis réveillé dimanche dans la nuit, j'étais pas bien. J'avais l'impression d'être en train de crever.
.

¤ ¤ ¤

.
Ma sœur et moi, cette après-midi dans la voiture.

Il avait l'air plus en forme que ce matin, quand même, non?
Oui, il a repris des couleurs.
...
Et puis c'est bien qu'il fasse ces examens, à son âge, il devrait les faire plus régulièrement, pour vérifier que tout est en route.
Ouais.
Enfin il faut qu'il s'en occupe, ça, c'est pas gagné.
C'est sur. Mais bon, déjà il a changé de médecin et a fait les premières analyses, donc c'est bien parti j'pense.
Oui c'est vrai.
...
Bon, faut pas s'inquiéter avant d'avoir les résultats et tout, hein. On dirait qu'il se voit en mourrant. Mais bon, y a pas de raisons, hein.
...
Je fais des cauchemars.
Sur papa?
Non. Enfin si. Enfin, de papi, mais après c'est un peu tout le monde.
Mais comment ça de papi?
De papi en train de mourir.
Ah oui. Ça t'a plus traumatisée que tu ne le crois, non?
Oui, visiblement.
De toute façon, on s'est tous empressé de passer à autre chose, on l'a pas encore digéré. C'est normal que ça ressorte dans ton inconscient, puisque consciemment on a pas encore encaissé, donc pas forcément intégré le fait qu'il soit mort.
Oui. D'ailleurs toute à l'heure, pendant que toi et mamie vous sortiez les courses de la voiture, à Bordevieille, j'ai commencé à crier "bonjour", comme d'habitude. Ca m'a fait un choc de m'entendre.
...
Ouais. Tu sais, t'as quand même pris quelques trucs d'affilé dans la tronche, et assez violemment. Tu devrais peut-être aller voir quelqu'un, un psy, pour en discuter. Juste une séance tu vois, juste pour qu'il t'aide à extérioriser tout ça, pour arrêter les cauchemars.

Et je flippe, "pour pas grand chose". Je panique, j'imagine le pire. Et je retiens mes larmes en parlant avec elle, avec lui aussi. Mais avec elle c'est plus dur, parce que c'est la grande sœur. C'est celle qui comprend, ou en tout cas qui pourrait comprendre. Alors je la colle toute l'après midi. Je vais chez elle, l'aide à monter ses courses puis prends un thé. "Mais j'ai l'impression de te monopoliser là!" Mais bordel, j'vais pas la supplier de rester avec moi quand même... Non, c'est pas la peine, elle commence à comprendre. On passe poser mes affaires chez moi, puis faire quelques magasins. Puis on se sépare devant le ciné. "Bon mais tu veux pas venir avec nous au fait?" Là elle a compris, c'est sur. Mais bon quand même, après 11h à jouer la petite sœur collante, je lâche l'affaire et viens me défouler sur une page web où les mots s'alignent, à défaut de mon esprit où j'aimerai que les pensée s'organisent.

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