utopie
Je rêve d'une époque révolue où l'indifférence et la haine n'étaient que des mots.
A cette époque, il n'aurait pas été étalé sur les pavés, mais dans l'herbe ou au fond d'un lit.
A cette époque, son regard n'aurait pas été plein de désespoir et de haine, mais de vie, d'un peu de chaleur.
A cette époque, les gens n'auraient pas été trop pressés, ils auraient pris le temps.
A cette époque, ces personnes auraient eu le cœur serrés par sa douleur, et non par leur propre indifférence.
A cette époque, je lui aurais donné un fruit parce qu'il en avait envie, et non besoin.
A cette époque, j'aurais accepté de prendre un café avec lui, au lieu de me déculpabiliser par quelques misérables dons.
A cette époque, nous n'aurions pas été trois à oser lui parler, mais la rue toute entière.
A cette époque, nous n'étions pas seuls.
A cette époque, la misère n'existait pas, et je n'aurais pas en ce moment aussi mal de l'avoir laissé là.
A cette époque, il n'y avait pas de quoi regretter le passé, ni espérer un meilleur futur.
Je rêve d'une époque où l'indifférence et la haine n'étaient que des mots.
Cette époque n'est pas révolue.
Je rêve d'une époque qui n'a jamais existé.